Dexter Shad : Saison 1

Actualité rédigée le 20 Sep 2013 par Samuel LEMIERE.

Retour sur mes essais de l'hiver dernier avec le Dexter Shad en mer.

S’il y a bien une espèce qui abonde sur les côtes normandes l'hiver, c’est le cabillaud. Pas le plus malin des poissons, loin de là, mais il est toujours plaisant de finir la saison par quelques morues de belle taille.

Comme la plupart des gadidés, passé une certaine profondeur, le cabillaud supporte (très) mal la décompression. A mon sens, ce n’est pas vraiment une pêche pour les adeptes du no-kill... Les postes étant fréquemment situés à plus de 20 m, il n’est pas raisonnable de s’amuser à pêcher pour relâcher. Si l’intention est louable, le taux de survie est probablement très faible.

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Chaque poisson capturé est donc conservé, dans une limite fixée par le bon sens et par la loi. En effet, le cabillaud est soumis à quota tant pour les professionnels que pour les plaisanciers. En Manche Est – Mer du Nord (de la baie du Mont-Saint-Michel à la Belgique, en gros), l’arrêté n°74/2012 « portant limitation des captures effectuées à bord de navires de plaisance » impose un plafond de « 6 cabillauds par pêcheur embarqué sur le navire et par jour dans la limite de 20 par navire ». Même si nombre de pêcheurs feignent de ne pas en avoir connaissance, ce type d’arrêté n’est pas nouveau et sera, espérons-le, renouvelé dans les années à venir. L’intégralité du texte de loi est consultable ici :

http://www.calvados.equipement.gouv.fr/IMG/pdf/Arrete_74-2012_Limitation_captures_peche_plaisance-4.pdf.

Alors même si les créneaux météo se font rares en fin d’année, quand les poissons sont là, la pêche est souvent facile. Sportivement parlant, il y a donc tout intérêt à choisir un leurre capable de faire un peu de tri dans le banc en sélectionnant les plus gros spécimens. Je préfère largement avoir moins de touche de petites morues et prolonger la pêche, plutôt que de rentrer prématurément parce que le quota est dépassé, ou de relâcher à tour de bras des poissons dont la survie serait hypothétique.

Tour d’horizon du matériel utilisé

  • Canne : Ashura Phantom (casting)

  • Moulinet : (casting)

  • Tresse : Colorbraid 15/100, Pezon & Michel

  • Fluoro : une ou deux brasses de 42/100 Eaux Vives, Pezon & Michel

  • Agrafe : je préfère m’en passer pour ce type de pêche

 

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L’objectif étant de cibler les plus gros poissons, je délaisse d’emblée les madaï jig, les cuillères traditionnelles et les mitraillettes d’octopus qui fonctionnent bien mais ne sont pas très sélectifs.

Ca tombe à pic car le matin même j’ai reçu une enveloppe de la part de Tom avec à l’intérieur le dernier né de la Scream Series : le tant attendu « Dexter Shad ».

Le Dexter Shad, c’est un sacré steak : 250 mm de long pour 90 g. Une belle bouchée. J’ai un coloris Lime Chart, très bien, de toute façon la couleur influe peu voire pas du tout sur le résultat. La bête est montée sur une tête plombée maison de 120 g conçue et coulée par mon père. Etant pris par le temps je n’ai pas ajouté d’hameçon supplémentaire sur le dos du shad mais c’est tout à fait envisageable sur un leurre de cette taille.

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Let’s go! Aujourd’hui nous allons faire un peu de route et délaisser les épaves côtières et les secteurs embouteillés pour peigner une zone plus tranquille où sont réunis, à quelques kilomètres d’écart, les différents les habitats qu’affectionne le cabillaud : épaves, ou plutôt morceaux d’épaves et de caissons de débarquement en béton, mégarides sableuses et affleurements rocheux.

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Une fois sur zone, il suffit de laisser couler le shad jusqu’au fond et d’y rester coûte que coûte ! C’est tout l’enjeu de cette pêche : sentir le fond le plus souvent possible en évitant au maximum les accrochages.

Une technique simple et payante, le premier poisson monte à bord dès la première dérive et avoisine les 7 kg.

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Les détections sur le HDS sont nettes et valent bien une capture d’écran :

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On aperçoit distinctement les poissons calés derrière un relief, ainsi que le mouvement de yo-yo de nos shad… jusqu’à ce qu’ils pénètrent dans la « strike zone ».

Nouvelle coulée et petit « poc » discret dans la canne juste avant que le leurre ne touche le fond. Ferrage ! Raté ! Re-poc ! Re-ferrage ! Re-raté ! Bon… Finalement la troisième touche sera la bonne et c’est un beau cabillaud de plus de 6 kg qui a engamé mon Dexter Shad.

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Au passage suivant, légère baisse de régime avec un poisson d’à peine 3 kg qui est venu gnaquer le shad.

 

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Comme quoi 25 cm c’est loin d’être un gabarit disproportionné pour ce genre de pêche. Après tout, ce poisson descend la Manche et vient à la côte pour s’alimenter, il ne craint pas les grosses bouchées, il est là pour ça.

Le régime alimentaire de la morue est plutôt hétéroclite et repose sur toutes sortes d’espèces benthiques : étrilles, vieilles, tacauds, grondins, petits grisets... La liste est longue et quand les cabillauds prennent leurs quartiers sur une zone ils aspirent à peu près tout ce qui passe à leur portée, puis continuent leur route.

Sur ce secteur, les tôles au fond et les cailloux recèlent de nourriture. A chaque décrochage, les morues recrachent des étrilles, des petites vieilles ainsi que des crustacés d’une dizaine de cm que j’ai du mal à identifier. On dirait des juvéniles de cigale de mer... En tout cas ça leur plait bien.

 

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Après un nouveau poisson de plus de 7 kg, force est de constater que le dos du Dexter en a pris un coup. La cyano ne colle plus rien d’autre que mes doigts. Il faudra le ressouder au sec à la maison. Pas de panique ! Il est tout à fait possible, même si cela peut paraitre étrange, de monter le shad à l’envers sur la tête plombée pour piquer l’hameçon dans le plastique du ventre qui est lui intact. La caudale vers le haut ne change pas grand-chose à la nage du leurre, ne nuit pas à l’efficacité de l’ensemble et c’est même plus solide que le montage régulier.

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Bon, on aimerait prendre un dernier poisson avant de rentrer. Nous décidons de parcourir quelques kilomètres pour explorer une carcasse à l’étale, en espérant tomber sur une grosse mémère. L’épave semble bien vide, au premier abord... En fait les morues se sont massées assez loin derrière la structure, sur un fond dur. C’est un comportement assez habituel quand l’intensité du courant chute brutalement.

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Nouvelle coulée. Cette fois je laisse trainer le shad au fond vu que les risques d’accrochage sont limités. La texture du Dexter étant hyper molle, on peut se contenter de draguer le shad sur le fond quand il y a peu de dérive.

Après plusieurs chatouilles, je suis bloqué par quelque chose au fond. Un débris ? Huummm... Non ! Ca booouuuuuuuge ! Et c’est bien lourd comme un gros cabillaud. Ca commence même à envoyer et je me dis que pour ce genre d’exercice je gagnerais à remplacer la Ashura Phantom par une Delivrance un peu plus « heavy » comme la 220 XH ou la nouvelle 240 XH Reservoir Dog.

Enfin bon, le poisson est décollé de quelques mètres, tout est maintenant histoire de patience. Après quelques derniers coups de tête, une fat-morue d’environ 9-10 kg arrive au bateau pour conclure cette super journée.

 

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Bilan

Objectivement, vu sa capacité de gloutonnerie sans limite, une morue est à peine plus difficile à tromper qu’un maquereau. Une fois le banc localisé, le plus dur est fait. Il y a bien des temps faibles au cours d’une marée, moment où les touches se font plus discrètes, mais je crois bien que c’est le cas avec tous les poissons.

L’objectif de sélectionner les gros cabillauds est plus que rempli. Passer à cette taille de shad m’a permis d’augmenter significativement le poids moyen des captures comparé au NSJB 120 et au Nitro Shad 180 utilisés par mon père. Outre son volume, l’autre point fort du Dexter Shad est sa capacité à évoluer tout doucement sur le fond, même sans animation particulière.

Au passage, j’ai remarqué que la bête a aussi une super nage avec des têtes plombées bien plus légères. Vu les premiers retours des pêcheurs de broc, j’imagine ce que ça pourrait donner sur le bar. On en reparlera je pense.

 

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