La fermeture de la pêche en première catégorie aurait pu très mal se dérouler en raison des orages qui avaient sévi en Auvergne les jours précédant la date fatidique. De violentes bourrasques et leur cortège de pluies diluviennes avaient fait grossir les eaux des rivières et teinté au-delà de l’acceptable. Ainsi, le samedi, à peine étions-nous arrivés, que nous dûmes quitter précipitemment le Cantal après avoir constaté que la pêche aux leurres était impossible à mettre en œuvre. Nous pûmes toutefois sauver la bredouille dans une eau trouble et relativement haute d’une Couze en compagnie de Stéphane alias « monsieur culture fish ».

Le lendemain, c’est bel et bien sur cette rivière que je devais jeter mon dévolu après avoir effectué les vérifications nécessaires sur le site « vigicrue ». Fort heureusement, le niveau du torrent avait rapidement baissé, tandis que ses eaux s’étaient suffisamment éclaircies pour espérer pratiquer notre discipline dand des conditions normales.

De fait, c’est sur une pêche traditionnelle à la cuiller tournante que je pris mes premières truites dans un paysage somptueux que baignait une lumière déjà automnale alors qu’un vent léger emportait les premières feuilles des arbres avant qu’elles ne retombent dans le lit de la rivière. Les prises se succédèrent à un rythme régulier avant que les attaques ne cessent brutalement.

Un changement de leurres ne parvint cependant pas à déclencher d’autres attaques malgré mon insistance. Finalement, c’est un Tricoroll 47WH présenté canne haute sur un secteur que je venais pourtant de prospecter au moyen d'un leurre métallique qui déclencha de nouvelles attaques sous une pluie drue.

Les prises ultimes d'une saison se terminant revêtent toujours une signification particulière, car sait-on jamais vraiment quelle sera la dernière truite capturée au crépuscule de notre vie ?

Au plaisir de vous rencontrer au bord de l’eau.

Alain Foulon