LA PASSE DE 3 !

Actualité rédigée le 20 Oct 2015 par Fréderic LAUPIN.


A peine rentrés de la manche du championnat de France de Serre-Ponçon que nous voilà déjà dans la préparation de la valise pour les championnats du monde de pêche aux leurres artificiels en bateau 2015, en Estonie. Difficile de faire une sélection car nous n’avons aucune info sur le lac et nous sommes limités par le poids des bagages.

Jour de départ

3 heures du matin, la voiture est chargée, direction l’aéroport. Deux vols plus tard nous arrivons à Tallinn, la capitale estonienne, où nous retrouvons nos 2 compères Alain Marragou et Nicolas Delebarre.

Première péripétie, il manque une valise de leurres et un tube de cannes. On nous annonce qu’ils sont égarés et qu’on nous tiendra au courant. Ça commence bien !

Le 2ème tube arrive et stupéfaction, le Bazooka est cassé. Mais qu’on-t-il fait avec nos bagages !!! On se jette dessus et soulagement les cannes sont intactes. Ouf !

Le périple se termine en bus jusqu’au site de la compétition. Nous ne tardons pas à nous installer à l’hôtel et à nous rendre au bord du lac pour essayer de récolter un maximum d’informations pour planifier notre entraînement du lendemain.

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La soirée est occupée par un rapide repas et la 1ère réunion des capitaines. Puis nous nous enfermons dans la chambre pour un débriefing et pour organiser notre repérage. Il est déjà tard lorsque nous commençons à monter les cannes, à trier les leurres et à préparer les boites.

2 jours d’entraînement

Après une nuit réparatrice, nous n’avons toujours pas de nouvelles des cannes et de la valise égarée. Il nous faut donc partager l’unique fagot.

N’ayant pas pu acheminer nos bateaux, chaque matin, nous sommes soumis à un tirage au sort nous attribuant une embarcation pour la journée. Les monstres d’aluminium fournis par l’organisation ne sont pas adaptés au lieu (le lac de Viljandi ne fait que155 hectares). Il nous faut donc nous adapter aux consoles massives, aux francs-bords et aux gardes corps immenses et le plus souvent à l’absence de moteur électrique. Bref, nous partons avec un petit handicap.

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Pour exploiter au mieux les 2 x 6 heures autorisées, nous établissons une stratégie d’entraînement. Le 1er jour, chaque équipage explore une partie différente du lac et nous décortiquons méticuleusement et méthodiquement les couches d’eau, les tailles de leurres, les vibrations, les couleurs et les animations. Premier constat : c’est pas le feu ! Nous comprenons assez vite que la pêche est difficile, les poissons sont peu nombreux et de taille minuscule. Voilà pourquoi, les mailles sont fixées à 23cm pour la perche et 45cm pour le brochet. 4 jours de pêche intense sur ce petit milieu… les touches ne vont pas être faciles à déclencher et ça ne va pas être une partie de plaisir ! Quelques pattern semblent sortir du lot et nous donnent des pistes à approfondir le lendemain.

Le 2ème jour nous inversons les secteurs pour que les 2 équipes aient une vision globale du lac et nous peaufinons les techniques. La pêche est déjà nettement plus compliquée que la veille. A l’issue de la journée, nous nous réunissons pour établir notre plan d’attaque. On y est, demain les hostilités commencent.

Day 1

La chance nous sourit un peu car le tube de cannes et la valise égarés sont arrivés à l’hôtel dans la nuit. Celle-ci se poursuit à moitié car David et moi-même obtenons un bateau muni d’un moteur électrique. Ce qui n’est pas le cas pour Alain et Nicolas. Heureusement, ces gars-là ont du mental !

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10 heures. Le coup d’envoi est donné, les bateaux jaillissent de la starting line et nous nous rendons sur la zone retenue. Nous pêchons la berge qui nous a donné le plus de résultats lors de l’entraînement. Rapidement, Alain et Nicolas mettent un premier poisson à l’épuisette. Un broc de 48cm, Yes ! Ça marque ! C’est bien parti mais cela ne dure pas. C’est incroyable, nous avons les touches, nous prenons les poissons mais rien ne maille par la suite. On s’accroche, on continue, on varie mais le scénario reste inchangé jusqu’à la fin de la manche.

Nous sommes 12ème sur 16 nations au terme de cette première manche. Nous prenons un coup au moral mais l’analyse du classement montre que la journée a été chaotique pour la grande majorité des nations. Seuls la Lituanie et l’Italie semblent tirer leur épingle du jeu. Les discussions avec les autres capitaines me confortent dans l’idée que nous n’avons pas si mal pêché. Beaucoup n’ont fait que 2 ou 3 touches mais ont eu la chance de tomber sur 1 ou 2 poissons maillés. Il faut se remobiliser. Nous sommes persuadés que nous avons compris la pêche et que nous n’avons seulement pas eu la chance de tomber sur des poissons comptabilisables.

Day 2

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Gonflés à bloc, bien décidés à montrer que les français savent pêcher, c’est la rage au ventre et le couteau entre les dents que nous débutons cette 2ème manche. Notre tactique reste inchangée, nous changeons juste de berge pour nous adapter aux conditions climatiques du jour. La concentration et l’application sont maximales. Nos leurres souples se posent délicatement au ras des roseaux et glissent lentement jusqu’au pied de la végétation flirtant avec les herbiers. La pêche semble être très compliquée pour les bateaux qui nous entourent, alors que nous avons encore plus de touches que la veille. La chance a tourné aujourd’hui, plusieurs poissons dépassent la taille limite, on est dans le coup ! Allez, on continue, on ne lâche rien jusqu’à la dernière minute.

A la fin de la manche, nous avons 3 brochets maillés par bateau… ça sent bon ! Il faut maintenant attendre les résultats.

Le classement

Moins d’une demi-heure plus tard les feuilles du classement sont affichées. Derrière la vitre, nous sommes nombreux à nous bousculer, impatients. Première satisfaction, la France remporte la 2ème manche en s’emparant des 2ème et 3ème places du jour. Nous sommes conscients que nous allons opérer une belle remontée au général car à part l’Estonie (qui a bien profité des informations de notre commissaire !), la Lituanie et l’Italie, il y a pas mal de contre-performances.

Le moment tant attendu arrive : le classement final des nations. Les 2 premières feuilles sont collées, nous ne sommes pas dessus, nous sommes donc dans la premières moitié du classement. 3ème feuille collée, toujours pas de « France », super on est dans le top 5. Dernière feuille… je vois le drapeau français, mon regard se décale, je n’y crois pas, c’est bien un 3 qui est en face, c’est énorme, on l’a fait, on est sur la boîte, 3ème médaille en 3 participations ! Je traverse la foule en hurlant de joie et rejoins mes camarades pour une accolade collective et un moment de joie intense. Quel remontée, quel scénario, quelle aventure !

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Voilà une médaille qui récompense un esprit d’équipe sans faille et une volonté de porter au plus haut les couleurs de notre pays. Je remercie au nom de l’équipe de France notre sponsor ILLEX qui nous a permis de vivre cette aventure, nous a, encore une fois, fait confiance et apporté un soutien capital. Je termine en vous disant toute ma fierté d’avoir été le capitaine de cette équipe cette année.

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Fred Laupin

 

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