SNAKEHEAD ET PEACOCK DE MALAISIE
Actualité rédigée le 2 Sep 2010 par Sylvain GARZA.

Il est 8h30 du matin quand jʼatterris à l'aéroport ultra moderne de Kuala Lumpur, Capitale de la Malaisie. La chaleur est déjà étouffante lorsque je retrouve mes amis Nicolas et David puis un peu plus tard Gérard et Ming, nos deux contacts Malaisiens. En effet durant notre séjour, nous allons consacrer trois jours à la pêche du Snakehead en compagnie de Gérard et une journée avec Ming pour le Peacock Bass. En réalité se débrouiller seul dans ce pays nʼest pas facile: conduite à gauche, spots de pêche isolés et difficulté de trouver des guides avec bateau au beau milieu de la jungle...

Il existe bon nombre dʼespèces de Snakehead en Malaisie, les plus connues sont le
Toman (Giant Snakehead), le Haruan (Common Snakehead), le Bujuk (Forest Snakehead)ou le rare Toman Bunga (Emperor Snakehead). Leurs points communs,hormis la morphologie ressemblante avec un gros serpent, est leur besoin de respirer à la surface de lʼair régulièrement. Un besoin qui permet au pêcheur attentif de localiser les poissons visuellement

Lʼobjectif premier de ce séjour est de rencontrer le roi de tous les snakehead, le plus gros et le plus puissant sans aucun doute : le Toman. Il sʼagit à lʼorigine dʼun poisson de rivière natif dʼAsie du Sud, il affectionne cependant les grand barrages du pays construit sur des rivières et noyant lʼépaisse jungle en de vastes lacs encombrés. Ils aiment alors se tenir dans les zones plutôt profondes jonchées dʼarbres et de souches. Il peut atteindre des tailles moyennes élevées, entre 2 et 5 kg représente un adversaire de choix ! Les record sont autour de 10kg.




Au fur et à mesure que le soleil monte, lʼactivité des Toman grandit et les gobages se font de plus en plus fréquents, cʼest le moment de pêcher «à vue». Le but est alors dʼattendre d'être à portée de lancer dʼun gobage et de lancer immédiatement dessus! Chaque seconde compte car le Toman monte et redescend aussitôt à pic vers le fond. Si vous êtes dans le timing, il interceptera peut-être votre leurre par agressivité. Les topwater peuvent déclencher une attaque spectaculaire mais le timing est presque impossible à tenir. Le must sera un jerkbait de 12 cms voir plutôt un longbill dʼune dizaine de centimètres (DD Squirel, DD Arnaud) le principal étant un leurre qui se lance vite et loin jusque derrière le gobage, puis descende aussitôt relativement profond pour intercepter le poisson qui regagne le fond. La récupération doit être très rapide, pour une attaque toute en réaction typique des poissons dʼeau chaude, cʼest dʼailleurs pour cela que je préférai les longbills aux cranckbaits qui tirent plus sur la canne. A noter que nous avons également testé Spinnerbaits et Jigs avec des résultats encourageants, surtout sur des poissons déjà sollicités.

juvéniles regroupés en une boule compacte. Le premier mois, la boule dʼalevins est de couleur rouge, en grandissant ils prennent peu à peu la forme de vrais petits snakehead et la boule se transforme en un joli banc de jeunes poissons.

Phénomène très intéressant, les adultes peuvent accompagner les petits jusqu'à 6 mois ! Une très longue période qui trahit selon moi au-delà dʼune stratégie de protection de la nouvelle génération, une stratégie alimentaire. En effet si par exemple le mâle Black Bass qui protège sa boule dʼalevins va cesser de sʼalimenter durant 3 semaines, il est impensable que les Toman cessent de sʼalimenter durant 6 mois. En réalité cet accompagnement des petits par le couple va leur permettre à la fois de se relayer dans la surveillance, mais également d'attendre que dʼautres espèces de poissons soient attirées pour les dévorer. (Autres petits prédateurs notamment, petits snakeheads, sébarau ... ) Le moyen le plus sûr de capturer des gros Toman est donc de se repérer aux boules de leurs petits qui ont un besoin très rapproché de respirer à la surface (toutes les minutes à peu près, contre quinze en moyenne pour un adulte). On peut alors parfois apercevoir lʼadulte les suivre au plus près, jusque sous la surface. Cʼest le moment de lancer son leurre ! Cette technique est très répandue dans le pays et je dois avouer quʼelle mʼa au début déstabilisée voir gênée. Tout les guides procèdent ainsi, scrutant la surface le plus
souvent lisse en quête des larges et discrets gobages de juvéniles. A vrai dire, la pêche traditionnelle de prospection sur les bordures est ici appelé «Blind Fishing» soit « Pêche à lʼaveugle» cela veut tout dire ... Pourtant à chaque fois que je lʼai pratiqué, notamment le matin en visant les Sebarau elle mʼa rapporté des touches de Snakeheads. Il est cependant difficile de pêcher les bordures avec un moteur thermique au ralenti ou de demander à votre guide de ramer pendant des heures sous 40°C et 90% dʼhumidité ambiante.




Une fois le poisson épuisé, il est plus aisé de sʼen saisir à la main par le ventre quʼavec une «fish grip» car le Toman a souvent la mâchoire fermée. Une fois hissés sur le bateau ils sont plutôt calmes, ils se laissent manipuler et révèlent leurs magnifiques robes aux reflets variants du violet foncé au bleu turquoise sous les éclats du soleil tropical. Cʼest aussi lʼoccasion dʼadmirer leur impressionnante dentition, capable de couper une proie en deux dʼun coup de mâchoire.

La communauté de pêcheurs sportifs locaux est comparable à celle que lʼon trouve en France, elle pratique le catch & realese. Les populations des jungles alentours quand à elles pêchent au filet pour se nourrir, il nʼest pas rare de se prendre dans de vieux filets !






Un autre prédateur de choix et aux couleurs flamboyantes est acclimaté en Malaisie, le Peacock Bass, La souche «cichla monoculus» plus précisément. Plus petit que son cousin Amazonien, les dimensions sont semblables à celles de nos Black Bass en France. Originellement échappé de paypounds, on le trouve principalement dans des pièces dʼeau moyennes, des réseaux de lacs peu profonds et plus ou moins reliés à la saison des pluie nous expliquera Ming.
Le meilleur moment pour le traquer est le matin et le soir lorsquʼil sʼactive et chasse parfois frénétiquement; des chasses dʼune rapidité époustouflante. Lʼaprès-midi, la chaleur est trop accablante pour espérer pêcher.


Il est possible de déclencher des attaques spectaculaires au leurre de surface, à condition dʼanimer vite ! Rien de semblable au «stop and go» de rigueur sous nos latitudes. La valeur la plus sûre est le «Minnow». Cependant ils sont sélectifs ! Il faut absolument des profils longs, fins et à courtes bavettes (Les meilleurs furent : ILLEX Coltminow 80 & Jason 90), les modèles à fort rolling sont moins efficaces. Il faut imprimer une nage rapide toute en zigzag. et les meilleures couleurs sont les coloris holographiques flash et le fire tiger.
Lors de notre journée, nous sortirons un vingtaine de Peacocks entre 30 et 50cm, avec deux pics dʼactivités autour de 9h et 18h. La plupart des touches se sont produites juste au dessus des herbiers plutôt situés en pleine eau. Si les petits individus chassent en petits groupes, les gros sont plus solitaires, opportunistes, ils chassent à lʼaffut.

Le combat avec un «PB» est intense, un peu semblable à celui dʼun black bass en
beaucoup plus rapide, les changements de directions et surtout les sauts sont impressionnants, il nʼest pas rare de les voir décoller à un mètre au dessus de la surface ! Nous pêchions côte à côte sur deux petites barques à moteurs électriques équipés de petites cannes spinning (Medium Ligh à Medium). Les sensations sont excellentes et nous avons vécu une journée hyper conviviale que je recommande à tous les passionnés de carnassiers.



Sylvain.
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