Cette date a une saveur toute particulière pour nous car nous jouons à domicile.

Certains pourraient croire que nous sommes largement avantagés mais ce n’est pas le cas, hormis notre grande connaissance du lac, la pression est sur nos épaules.

En effet, nous sommes quatre équipes de Villerest qualifiées en division 1, ce qui ne simplifie pas les choses pour les préfishings.

En plus plusieurs équipes locales se sont inscrites en deuxième division et comptent bien créer la surprise sur cet Open.

Nous savons que sur ce lac les poissons sont très difficiles à localiser à cette époque de l’année et qu’il est très difficile de les faire mordre.

L’explication est simple, le lac est très riche en poisson fourrage et une multitude de petits alevins colonisent les bordures suite à la fraie de l’année.

Par conséquent les carnassiers sortent exclusivement la nuit pour se nourrir et restent suspendus au milieu de nul part le reste de la journée. 

Pour nous les préfishings ont commencé dés l’ouverture, même si cela peut paraître tôt nous n’avons pas de temps à perdre puisque nous devons préparer aussi l’Open de Vassivière qui a lieu la semaine juste après Villerest.

Ces sorties nous permettent de repérer les nouvelles tenues de brochets et de suivre le comportement et les déplacements des sandres et des perches.

 8 jours avant le jour J, les préfishings sont interdits, nous sommes prêts, une trentaine de brochets sont repérés, les montés de sandres et les tenus de perches aussi, mais nous savons que la tache ne sera pas simple sur ces deux espèces.

Naturellement nous allons axer notre stratégie sur la pêche du broc en power fishing, pour ensuite partir à la recherche des perches et des sandres.

Les premières équipes arrivent, c’est avec un réel plaisir que nous nous retrouvons.

 

L’inter saison a été longue et nous sommes tous impatients de retrouver l’ambiance qui c’est installée au fil des ans.

C’est le moment pour tous d’inspecter les nouveaux équipements de chacun, bateaux, échosondeurs, GPS, moteurs électriques et thermiques, les changements sont en nombre. Une nouveautée appréciée de tous cette année le "paddock Rod&Pod / Navicom". Un staff technique qualifié est à la disposition des compétiteurs pour intervenir d'urgence sur la "bobologie" de nos embarquation. Trois équipes bénéficieront sur cete date d'une assistance réparation leur permettant de conserver intacte leur chance de classement sur cette manche. Il n'y a pas de distingo D1 / D2, sponso ou non sponso : la convivialité, le respect d'un règlement unique et l'équitée des chances sont les fondement du circuit AFCPL.

 

Une nouvelle mode semble s’imposer, c’est la décoration des bateaux.

Nous remarquons de somptueux coverings aux couleurs des sponsors, à l’image de ce que l’on voit aux Etats-Unis.

 

 

 

 

 

Nous nous retrouvons tous chez Francis, au restaurant du Port de Bully pour trinquer à la réussite de cette nouvelle saison ou tout le monde espère que l’ambiance restera celle des années passées.

 

 

Nous nous sommes tellement investis ces derniers temps que la pression est à son comble.

Le tirage au sort est à notre avantage, nous partons dans la première vague.

Nous nous dirigeons directement sur plusieurs zones où nous connaissons des montées de sandres le matin, c’est le moment où jamais de les pêcher, le concours finit à 17h00, nous ne pourrons pas compter sur la montée du soir.

Après une petite heure sans véritable touche, il est temps de partir sur les brocs, nous avons remarqué lors de nos préfishings qu’ils rentraient en activité à partir de 10h30.

Nous inspectons une première zone, deux brochets s’y tiennent régulièrement 60 et 75 centimètres, quand je vous dis que nous avons repéré !!!

Après deux passages nous n’enregistrons aucune touche, je décide de prolonger la dérive car des herbiers sont dans l’eau, en effet EDF a fermé les vannes depuis une semaine et le niveau est monté de 1.30 mètres, un paramètre qui n’est pas à notre avantage car les poissons repérés en préfishing ont sûrement changé de poste d’affût.

Je lance un Spiner Super Eruption blanc derrière l’herbier, le blocage est immédiat, c’est du gros, je bataille pour sortir le poisson des herbes et après 3 gros rushs un brochet d’un mètre montre ces flans, pendant qu’ Alfredo prépare l’épuisette, je le sens hyper stressé et il bataille pas possible pour la déplier, il faut que je précise qu’Alfredo ne supporte pas que l’épuisette soit dépliée car selon lui ça porte-malheur ! N'yayant pas pu mettre le manche, il plonge le filet au fond de l’eau, je rentre le poisson dedans, le temps d’un instant je ne vois plus l’épuisette mais je suis soulagé le poisson est assuré.

A ma grande surprise, j’entends un bruit suspect et Alfredo remonte l’épuisette sans le poisson, c’est la catastrophe, je tombe littéralement à genoux sur la plate-forme la tête dans mes mains et je me demande si je suis dans un rêve. Un  cauchemar devrais-je dire !!

Nous allons vivre pendant les deux heures qui vont suivre l’un des plus grand moment de solitude jamais passé ensemble en compétition.

Nous essaierons de trouver la motivation pour revenir dans la pêche mais sans vraiment y parvenir, j’aurai deux autres belles touches qui se solderont par un échec, il y a des jours comme ça où rien ne va.

A notre retour nous apprenons que seulement 6 perches et 3 brochets ont été pris sur cette manche.

 

 

La nuit a été longue mais nous retrouvons notre motivation car rien n’est joué et nous pouvons encore espérer un podium voir même la première place.

Sur ce deuxième parcours les choses se corsent puisque les brochets y sont moins présents.

Cette fois nous partons derniers, les meilleurs postes sont déjà pris et beaucoup d’équipes font du power fishing.

Nous démarrons sur une pointe en plein vent ou je connais un brochet, premier lancer, pendu ! Cette fois l’épuisette est prête, jamais Alfredo n’a été aussi vite pour s’en saisir, je sors le brochet des herbiers et soudain le poisson se décroche, le chat noir nous poursuit encore.

Nous allons revenir sur cette zone régulièrement, à un moment Nicolas et Denis sont sur le poste et aperçoivent le brochet sans pouvoir le faire mordre.

Nous allons peigner toutes les zones que nous connaissons en vain, les brocs ne sont pas de sortie.

Nous essaierons les perches et les sandres jusque dans 20 mètres de fond, petits leurres grands leurres, rien n’y fait, nous enregistrons pourtant beaucoup de touches mais se sont des petits poissons qui viennent taper dans le plomb.

Nous rentrons au port la tête basse.

Le verdict tombe, seulement 2 poissons ont été pris, 1 perche et un brochet.

 

Division 1

 

 

 

 

 

 

 

J’en profite pour remercier l’équipage Belge qui a fait le déplacement, Jean-Marc Brison et Carlo Vani pour leur participation.