Nous sommes au cœur du mois de janvier et il ne reste plus que deux semaines avant la fermeture. Avec le redoux les lacs et plan d’eau sont dégelés et l’envie de prendre un dernier gros brochet dans le domaine public devient irrésistible. Vincent De Bruyne du team Pezon me téléphone : les eaux s’éclaircissent en Seine et ça sent le big pike ! Le rendez-vous est pris pour une descente en canoë au moulin de Sauvage.

 

Il fait froid, il pleut et il vente : les conditions parfaites pour les lunkers !! Bien couverts nous commençons la descente. Je pêche très lentement avec de très gros shads équipés d’une ou de plusieurs palettes de spinner. J’utilise l’ASHURA COVER MASTER parfaite pour pêcher précisément autour des obstacles, l’ensemble casting me permet de gagner en précision lors des lancers. Rapidement quelques poissons se manifestent. Mais pas d’attaque franche. De toutes manières les poissons aperçus ne sont pas immenses et l’objectif avoué du jours c’est la « poutre ».

Nous le savons, tous les bons postes que nous connaissons sont susceptibles d’abriter le Graal. Alors il faut y croire. Le temps passe et toujours pas d’attaque. Sur un poste alors que mon shad longe une veine de courant le long d’une berge creuse et encombrée, un pike surgit des profondeurs comme un dingue et sort de l’eau pour replonger sur mon leurre ! Des attaques comme dans un rêve et en plein hiver ! Le pike est bien piqué et se défend bien, mais c’est un poisson moyen loin du lunker espéré.

 

 

La descente se poursuit sans que je recroise la moindre écaille… Je rentre dépité, je suis sûr qu’il y avait moyen de prendre une bête!

Je sais que le lendemain Vincent emmène en guidage un autre ami habitué du même secteur. Lui aussi recherche en priorité les gros poissons.

 Le lendemain j’appelle en fin de journée et je deviens fou lorsque Vincent m’annonce que son client a pris un magnifique brochet de 95cm large comme un bœuf ! Il me dit sur quel poste ils ont touché le fish.

 

 

Et je me revois encore lancer sur ce poste, il était là et j’ai raté le coche… Trop rapide peut être, pas assez profond, trop peu précis… Cela ne se joue pas à grand chose sur des gros poissons comme ça en plein hiver.

 

J’ai la rage il faut que j’y retourne! Trois jours après me voilà avec mon float tube au bord d’un étang que je connais bien. Je suis seul mais remonté comme une pendule!

 

 

Je décide de prospecter les bordures qui sont jonchées d’arbres immergés. J’opte pour un spinner bait Super Eruption 3/4 Oz Chart Tiger en qui j’ai une totale confiance. En effet ce spinner permet des animations lentes et se met en action dés l’impact. De plus il papillonne parfaitement lors des descentes en « falling » ce qui est souvent décisif pour déclencher l’attaque des pikes.

Par ailleurs la nouvelle taille du Super Eruption en 3/4 Oz est parfaite pour intéresser les gros broks car les vibrations émises sont basses fréquences et poussent un beau volume d’eau.

 

 

 

 

J’ai emmené ma fidèle ASHURA POWER&FINESS pour sa polyvalence et surtout pour son extrême sensibilité.

   

Cela fait maintenant une bonne heure que je prospecte méticuleusement chaque mètre carré autours des obstacles, m’appliquant à faire les meilleures trajectoires possibles par rapport à la tenue supposé d’un gros fish. Je fais particulièrement attention à ne pas vendanger un poste en m’accrochant bêtement sur le premier passage. En fait j’augmente la prise de risque au fur et à mesure de la prospection du poste.

 

 

L’eau n’est qu’a 3 ou 4 degrés et je commence à grelotter. L’idée d’abandonner me traverse l’esprit….

J’arrive sur un poste ultra encombré. Un gros arbre d’une dizaine de mètres de long est tombé à l’eau et de nombreuses grosses branches gisent entre deux eaux. Je lance malgré tout mon Spinner au-dessus des grosses branches immergées à une quinzaine de mètres de moi.

 

 

 

Le leurre atterri juste contre la berge. Je laisse le spin descendre en hélicoptère en contrôlant la bannière. Puis, je commence une récupération linéaire. Mon fil remonte le long de la première grosse branche. Le spinner bascule par-dessus la branche, lorsque je vois un gros remous à quatre mètres environ. Une grosse masse charge mon spinner, que j’ai perdu des yeux à cause des reflets. Le sillage en surface est impressionnant. Je sens une lourdeur dans la ligne mais je ne suis pas sûr que le brochet a engamé. Je ferre à l’instinct. J’ai un doute je crois 1 seconde que je suis accroché dans une branche, mais je ressens un premier coup de tête, je re-ferre deux fois de suite pour assurer le coup ! Yes, il y est ! C’est du lourd.

 

 

 

Je bourrine pour l’empêcher de s’engouffrer entre les branches. Je palme comme un malade pour le tracter en eau libre. C’est limite… Une fois en zone dégagée, je constate que le pike n’a pas l’air bien piqué. Pour éviter de le décrocher, je maintiens sa tête dans l’eau en immergeant mon sillon et en palmant pour maintenir la tension. Ainsi j’évite les coups de tête hors de l’eau caractéristique du brochet et qui occasionnent souvent des décrochés. Il me faut 5 à 10 minutes avant de réussir à saisir le poisson. J’explose de joie c’est une poutre !!

 

 

Le poisson est magnifique très large et massif, il mesure presque 1 mètre et je l’estime entre 9 et 10Kg !!

 

Vivement l’ouverture…

Cédrik.

 

C.Djelassi